[vc_row][vc_column][vc_column_text][show-team ids=’17535′ url=’active_new’ layout=’grid’ style=’img-square,img-white-border,text-left,img-left,normal-float,card-theme’ display=’photo,freehtml,location,name’][/vc_column_text][vc_column_text]Le 31 janvier 2015, en marge du sommet des chefs d’états de l’Union Africaine, le Gabon a pris la tête de la Smart Africa Alliance, le conglomérat technologique entre le Gabon, le Kenya, le Mali, le Rwanda, le Tchad, l’Ouganda, le Soudan du Sud, le Sénégal, le Burkina Faso
Ces neuf pays ont la noble l’ambition de construire une infrastructure mutualisée d’accès à internet qui permettra de réduire la fracture numérique dans cette région du continent.
Après les félicitations d’usages un retour à la réalité s’impose, le Gabon possède une infrastructure internet qui suscite l’envie, le pays a par exemple été le premier à octroyer des licences internet 4G dans la zone Cemac (Tchad, Cameroun, Congo, Guinée Equatoriale, Centrafrique) ce leadership tranche malheureusement avec le niveau de création numérique dans un pays ou l’éco système web est à encore à ses débuts.
Crée en 2013 lors du sommet de l’IUT Smart Africa entend lever 300 milliards de dollars d’ici 2020 pour concrétiser son projet, sans remettre en cause l’utilité d’une coopération sud-sud dans ce domaine, on peut légitimement se demander au vu de l’actualité technologique mondiale tournée vers l’Afrique si « construire une infrastructure internet » est pertinent dans le cas d’espèce.
Le continent dans son ensemble est considéré comme l’eldorado des fournisseurs de contenus web à cause du faible ratio de production de contenus locaux, deux géants de l’internet l’ont bien compris :
Dans un premier temps Facebook, le réseau social au milliard d’utilisateurs va lancer en collaboration avec Intelsat son initiative « internet.org » pour couvrir les besoins croissants de connectivité en Afrique via des satellites, avec on s’en doute au passage la fourniture de services pas totalement gratuit et une audience docile.
Google l’autre géant du web veut lui aussi connecter l’Afrique à l’aide de dirigeables perchés 20 km au-dessus de nos têtes. C’est l’objectif du projet Loon
L’engouement pour la connectivité de l’Afrique de ses géants pour qui lever 300 milliards tient de la petite monnaie pourrait être source de réflexion et de réorientation du projet Smart Africa dans son ensemble. Car même si les ambitions pécuniaires de Facebook et Google ne trompent personne, il n’en demeure pas moins que ces initiatives largement vulgariser l’accès à internet dans les zones plus pauvres du continent.
Au vu de ce qui précède les membres de Smart Africa se devraient dans un premier temps se doter au plan local d’une réelle gouvernance internet et citoyenne, ainsi que de réelles politiques publiques en faveur de la connectivité des communautés particulièrement chez les jeunes. C’est seulement sur des bases saines que cette alliance pourra construire une Afrique numérique viable, dans ce domaine le Rwanda et le Kenya sont de très bon élèves et ne sont plus à présenter, dans l’éducation par exemple le Rwanda a lancé en 2008 le projet OLPC (ONE LAPTOP PER CHILD) qui a permis l’introduction de plus de 500 000 ordinateurs dans l’enseignement public primaire, ce projet fait partie de la vision des autorités rwandaise jusqu’en 2020.
Le second, le Kenya, va fournir un million d’ordinateurs portables dans son enseignement primaire dans le cadre de son programme d’apprentissage numérique, ces deux exemples montrent l’intérêt pour les gouvernants de propulser des initiatives numériques au plan local avant de créer des synergies à l’international.
Le rapport cout et objectif assigné de ce projet est aussi matière à réflexion Plusieurs pays parmi les membres de Smart Africa font face à une crise budgétaire liée à la baisse des cours de certaines matières premières dont leur économies sont ultra dépendantes, alors 4 ans pour lever 300 milliards de dollars pour une infrastructure internet qui existera dans tous les cas « gratuitement » grâce aux géant de l’internet venu du nord est-ce bien réaliste et pertinent pour développer le numérique en Afrique ?[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]